Bienvenue sur le blogue

La Famille résiliente est un blogue portant sur l’adoption d’un mode de vie plus résilient.

Ce blogue se veut à la fois :

- Un témoignage d’une transition que ma famille et moi tentons d’appliquer à nos vies depuis quelques années déjà;

- Une ressource pratique pour aider les familles qui souhaiteraient entreprendre cette transition;

- Un lieu de réflexion sur les enjeux éthiques et philosophiques soulevés par la question de la résilience dans notre société.

La résilience : un idéal à atteindre

La Famille résiliente est pour moi un idéal. Une image de ce à quoi j’aspire pour ma famille. Quel que soit le modèle de famille qui est le vôtre et votre situation conjugale, si vous avez des enfants ou que vous souhaitez en avoir, ce blogue est pour vous. 

Ma famille et moi-même sommes aux débuts de notre aventure. C’est d’ailleurs l’un des objectifs de ce blogue que de partager avec les lecteurs notre parcours pour s’y rendre, et de communiquer les connaissances que nous acquerrons tout au long de cette aventure.

Je tiens à préciser qu’il existe près de chez nous et à travers le monde des exemples de personnes (familles ou non) absolument exceptionnelles qui sont de grands modèles de résilience. Je prendrai d’ailleurs un grand plaisir à vous raconter l’histoire de ces personnes sur ce blogue.

Évidemment, la voie qui mène vers la résilience est différente pour chacun d’entre nous, selon l’endroit où nous vivons et selon notre parcours de vie. La transition sera donc probablement plus longue et sinueuse pour la famille typique nord-américaine ayant vécu la majorité de sa vie dans une métropole, par exemple, que pour la famille suisse paysanne vivant déjà en quasi autarcie. 

Qu’est-ce que la résilience ?

La notion de résilience a été utilisée par plusieurs disciplines au fil du temps, mais l’esprit du concept demeure lié au mot latin dont il provient, soit le terme Resilio, qui signifie rebondir. On peut distinguer deux types de résilience. La première est dite réactive, c’est-à-dire qu’elle réfère à la capacité d’un individu, d’une société ou d’un écosystème, par exemple, à absorber les chocs liés à une perturbation. La 2e est dite proactive, ce qui implique deux notions fondamentales, soient celles d’apprentissage et d’anticipation quant au futur 1.

Dans les deux cas, la résilience s’applique autant à l’individu qu’à l’environnement naturel et social dans lequel il vit. En fait, la résilience de l’un dépend de celle de l’autre. Comme nous pouvons actuellement le constater un peu partout dans le monde, les individus en détresse font naître des sociétés toutes aussi malades, qui abusent et détruisent nos écosystèmes naturels, lesquels ne nous redonnent qu’une infime fraction des nombreuses richesses qu’elles possèdent.

Plus concrètement, la résilience implique une transformation de notre manière de vivre et de concevoir la vie. Elle implique une mise à jour sérieuse de notre esprit et de nos pensées, et demande de remettre en question des croyances et priorités. Pour être résilient, il faut d’abord être bien avec soi-même, avec nos choix de vie, avec nos actions.

La résilience c’est aussi évidemment celle de notre milieu de vie, de l’environnement qui nous entoure. Pour être résilient, nous devons tendre à vivre en harmonie avec la nature et à réduire notre empreinte écologique. Il faut aussi pouvoir compter sur un écosystème riche, qui puisse nous redonner autant qu’on lui donne. Dans le cas qui me concerne, nous avons fait l’acquisition d’une petite terre (5 acres) que nous souhaitons revitaliser et aménager dans les prochaines années.

Comme la résilience suggère de pouvoir s’adapter aux bouleversements, elle implique également de pouvoir réduire sa dépendance aux éléments provenant de l’extérieur (ex. énergie, nourriture, technologies, matériaux de construction, etc.), d’améliorer sa gestion de l’eau et des matières résiduelles, etc. D’ailleurs, il n’y a pas mieux que de produire soit même sa propre nourriture pour être certain de bien se nourrir, sachant les aberrations qui se trouvent aujourd’hui dans les aliments que l’on retrouve en épicerie. Inutile de mentionner qu’être en bonne santé physique, c’est la première étape de la résilience !

Enfin, à l’époque où nous sommes, devant la rapide détérioration de l’environnement, les impacts envisageables des changements climatiques, l’état des relations diplomatiques mondiales, les trop nombreux problèmes de santé publique ou les menaces informatiques, on ne pourrait traiter de résilience sans aborder les questions de la protection et de la survie. Si le concept de « survivalisme » peut faire sourire bien des gens, s’assurer d’être bien préparé en cas de catastrophe majeure est tout à fait rationnel et loin d’être aussi extrême que plusieurs le croient.

Pourquoi la famille résiliente?

Sur la route vers la résilience, on a bien sûr nos propres cheminements personnels à suivre, mais à mes yeux, aucun qui soit plus riche à partager que la démarche familiale. Pour ma part, si j’y trouve évidemment un grand réconfort personnel, le projet de vie que nous avons entrepris depuis déjà quelques années n’aurait aucun sens, ou du moins aurait un sens complètement différent si ce devait être une démarche individuelle. Au-delà du plaisir que j’ai à travailler avec la nature et à être en famille, mon enthousiasme vient en bonne partie de l’espoir d’un leg qui puisse traverser les générations. Sans famille, l’idée du leg perd de son sens.

 

Cela dit, la famille, c’est le point de convergence entre l’individu, l’environnement, et la société. C’est un incroyable lieu d’apprentissage et de transformation. C’est d’abord et avant tout dans les familles que nos sociétés se construisent et évoluent.

C’est d’abord en famille que nous apprenons les premières grandes leçons de la vie, que nous forgeons notre caractère, nos valeurs, notre confiance en soi et notre capacité à faire face aux bouleversements. Que nous devenons des citoyens engagés ou égocentriques. Que nous prenons conscience de la valeur des choses qui nous entourent.

C’est d’abord aussi en famille que nous pouvons choisir de connecter avec la nature ou de s’en éloigner. De s’installer sur un petit lopin de terre en région, d’acheter une maison de banlieue ou de louer un appartement en ville.

Bref, malgré son importance, quand il s’agit de son rôle dans l’avenir de nos sociétés et la sauvegarde de nos écosystèmes, la famille est souvent la grande oubliée.

Qu’est-ce que c’est, donc, une famille résiliente ? C’est d’abord une famille dont les actions visent à entretenir la cohésion qui lui permettra de s’adapter et de demeurer soudée face aux nombreux changements que connaîtront nos sociétés au fil des générations. C’est aussi une famille qui se dote de valeurs et principes communs, qu’elle cherche à transposer en habitudes de vie concrètes. C’est bien sûr une famille qui cherche à se rapprocher de la nature, à adopter un mode de vie cohérent et durable, en harmonie avec son milieu de vie et son nouvel écosystème. Enfin, c’est une famille qui cherche à accroître son autonomie et à se distancer de la société de consommation dans laquelle nous vivons.

  1. Berkes et Folke, 1998, dans André Dauphiné et Damienne Provitolo (2007). « LA RÉSILIENCE : UN CONCEPT POUR LA GESTION DES RISQUES », p. 4